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TOC de Dermatillomanie

Triturage pathologique de la peau (698.4, L98.1 – DSM V)

Thérapies individuelles

  • Jours de consultations : Lundis, mardis et jeudis
  • Modalités : Thérapies en présentiel et en visio
  • Lieu : Centre Français des CRCC / Centre de Thérapies Intégratives (Paris 9e)
  • Prendre rendez-vous (secrétariat ouvert du lundi au vendredi) : cliquer ici

Groupes de parole

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  • Participants : 10/12 personnes maximum
  • Modalités : En présentiel et en visio
  • Lieu : Centre Français des CRCC / Centre de Thérapies Intégratives (Paris 9e)
  • Renseignements & inscriptions : cliquer ici
Alexandra Lecart

Alexandra Rivière-LECART est psychologue clinicienne, formatrice, superviseur et conférencière.

Spécialiste du TOC de dermatillomanie depuis 2009, elle a fondé le cabinet Dermatillomanie France (2009/2017) puis a créé le Groupe d’Etude sur la Dermatillomanie (GED) en 2018 avec d’autres thérapeutes et le Centre Français des CRCC à Paris, en 2020.

Elle est également présidente de l’Association Francophone des Comportements Répétitifs Centrés sur le Corps (AFCRCC) qu’elle a créé en 2019.

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La dermatillomanie, qu’est-ce que c’est ?

Depuis Juin 2015, la dermatillomanie (triturage pathologique de la peau – 698.4, L98.1) est répertoriée dans « Troubles obsessionnels-compulsifs (TOC) et apparentés » dans la 5e version du DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), le manuel diagnostique international des troubles mentaux. La dermatillomanie est un Comportement Répétitif Centré sur le Corps (CRCC) – Body Focused Repetitive Behaviors (BFRB)C’est un trouble caractérisé par la vérification, le triturage et/ou le grattage répété et excessif de la peau induisant des lésions des tissus. Le terme dérive du grec δέρμα (derma) qui veut dire « peau », de τίλλω (tíllō ) qui veut dire « épiler ou effeuiller », et de μανία (manía) qui veut dire « manie ». La dermatillomanie a connu plusieurs noms : acné excoriée (pour les dermatologues), grattage compulsif, triturage incontrôlé, trouble d’excoriation compulsive, grattage pathologique, skinorexie, excoriations neurotiques, excoriations psychogènes, acné excoriée de la jeune fille (Canada), cueillette de la peau… – En anglais : Skin Picking Syndrome, Excoriation Disorder, Neurotic Excoriation, Acne Excoriée, Psychogenic Skin Excoriations, Dermatillomania, Compulsive Skin Picking (CSP), Psychodermotosis, Self Injurious Skin Picking (SISP). La personne affectée est généralement atteinte d’une acné légère, mais à cause de ses tendances anxieuses, elle la considère comme plus grave qu’elle ne l’est réellement. Cela se traduit par un grattage répété et incontrôlé de la peau, d’une et/ou plusieurs zones du corps :

  • visage, cuir chevelu, nuque, cou, épaules, aisselles, décolleté, poitrine, dos, bras, mains, ventre, région intime/pubienne, fesses, jambes, pieds

Les comportements s’accompagnent d’un sentiment de plaisir ou de soulagement au moment de l’impulsion, précédé d’un sentiment croissant de tension, d’anxiété ou de stress. Ces impulsions de grattage (gratter les irrégularités de la peau) ou de triturage (percer la peau pour faire sortir les imperfections) sont des séries de gestes reconnus comme irrationnels par la personne, qui peuvent être répétés de façon ritualisée, non contrôlée et envahissante. Ce trouble peut entraîner des conséquences néfastes pour la vie quotidienne et devenir handicapant dans la vie personnelle, sociale, professionnelle ou scolaire (retards en classe ou au travail, perturbation des activités sociales, évitements de certaines sorties, incapacité d’aller à la piscine, gêne dans la vie intime et sexuelle…).

C’est une manie de soulagement des tensions psychiques et internes (émotions, tabous, non-dits…), une compensation entre l’envie de faire mal (colère, agressivité) retournée contre soi dans un acte auto-punitif (honte de soi, culpabilité de ressentir certaines émotions ou pulsions). Ce comportement témoigne d’un malaise affectif et d’estime de soi qui peut être accentué par l’anxiété, la solitude, la déprime ou l’ennui. C’est une décharge impulsive et psychomotrice d’une tension interne et psychologique.

Les grattages ou triturages peuvent se faire seul devant un miroir, en marchant, dans les transports ou pendant les activités dites « sédentaires » : en lisant, en conduisant, en travaillant, devant la télévision, devant l’ordinateur, au téléphone, au cinéma…

La dermatillomanie peut avoir lieu à tout moment de la journée, du matin au soir. Mais généralement, les comportements s’exercent en soirée et avant de se coucher, afin d’évacuer les tensions internes de la journée (comportement inconscient) et parce ce que les triturages et grattages répétés auront le temps de cicatriser pendant la nuit .

Ces impulsions s’apparentent à des crises pouvant durer de plusieurs minutes à plusieurs heures par jour, parfois sans que la personne ne s’en rende compte (état de semi-conscience ou dits « hypnotiques »). Le Dermatillomane reste devant le miroir à la recherche de ses imperfections, ou passe la main sur la peau de son corps afin de se gratter, alors qu’il sait que c’est mauvais pour lui et que s’en suivra un grand sentiment de honte et de culpabilité. La personne a l’impression à ce moment de purifier son corps et de le débarrasser de ses imperfections. Mais en réalité elle attaque l’épiderme et crée des plaies qui risquent de s’infecter, et créeront de nouvelles impuretés, que la personne voudra à nouveau combattre. Les déclencheurs (facteurs aggravants) sont multiples : stress, anxiété, contrariété, émotions négatives, colère refoulée, ennui, culpabilité, honte de soi, sensation de vide, tabous, non-dits, déception de soimanque d’affirmation.

Dû au caractère impulsif du trouble, le dermatillomane n’a pas réellement conscience de ses émotions, mais il est souvent  identifié :

  • Avant les triturages/grattages : un état de tension interne, de colère refoulée, d’agressivité, de honte, de culpabilité, de dégoût, d’émotions négatives, d’ennui, de tristesse, de solitude, d’anxiété
  • Pendant les triturages/grattages : un sentiment de soulagement, de satisfaction, de plaisir à purifier la peau des impuretés, irrégularités et imperfections
  • Après les triturages/grattages : un sentiment de honte, de culpabilité et de colère d’avoir cédé aux impulsions, de s’être défiguré, de s’être créé de nouvelles plaies et cicatrices, de s’être fait mal ou saigner, d’y avoir passé beaucoup de temps (au point d’arriver en retard ou de se coucher tard)

Les cycles de la dermatillomanie

La vérification

La vérification consiste à regarder le corps et la peau de très près afin de vérifier si la peau est parfaite. Si ce n’est pas le cas, la vérification sert à déceler tous les défauts visibles ou perçus de la peau (boutons, croûtes, irrégularités…). Un miroir est souvent utilisé afin de mieux voir les imperfections, ou de pouvoir regarder son corps à tout moment (miroir grossissant, miroir de poche, miroir orienté vers la lumière…).

Le triturage

Le triturage consiste une excoriation minutieuse de la peau pendant ou après la vérification. Ce comportement induit généralement un fort état de « semi-conscience » laissant la personne dans un état hypnotique de plusieurs minutes à plusieurs heures. Cet état peut être apparenté à un état de transe où la personne ne se rend pas réellement compte de ce qu’elle fait sur le moment. Elle peut s’en rendre compte mais continuer quand même le comportement en raison de l’état hypnotique et de soulagement, ou ne s’en rendre compte plus tard (parfois très longtemps après). Inconsciemment, la personne n’arrêtera le comportement en réalité que lorsque toutes les tensions internes ou émotions seront soulagées et « sorties ».

Le grattage

Le grattage consiste à passer sa main ou ses doigts sur son corps et de façon kinésthésique à scruter tous les défauts de sa peau (bosse, bouton, irrégularité…). Puis à enlever les imperfections avec ses ongles ou outils spécifiques (pince à épiler, aiguilles, épingles, stylos, rasoirs, tire-comédon, ciseaux…). Généralement, la personne se rend compte qu’elle se gratte, mais elle a du mal à s’arrêter et poursuit la trajectoire de ses doigts jusqu’à temps de tomber sur une nouvelle imperfections à enlever. Le grattage induit également un état de soulagement et d’apaisement.

Classification de la dermatillomanie

La dermatillomanie, pourtant identifiée pour la première fois en 1898 par le dermatologue français Dr Brocq (L’acné excoriée des jeunes filles et son traitement. Extrait de la Revue générale de Clinique et de Thérapeutique (journal des Praticiens) 12: 193–197) ne sera reconnue et classée que dans la 5e version du DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), traduit en France en juin 2015.

Paru en Mai 2013 aux Etats-Unis, le DSM-5 nomme la dermatillomanie : « Excoriation (skin-picking) disorder ».

Dans cette classification, la dermatillomanie (triturage pathologique de la peau – 698.4, L98.1) est classée dans « Troubles obsessionnels-compulsifs (TOC) et apparentés » (p.275) :

« Les troubles obsessionnels-compulsifs et apparentés inclus le trouble obsessionnel-compulsif (TOC), l’obsession d’une dysmorphie corporelle, la thésaurisation pathologique (syllogomanie), la trichotillomanie (arrachage compulsif de ses propres cheveux), la dermatillomanie (triturant pathologique de la peau), le trouble obsessionnel-compulsif ou apparenté induit par une substance/un médicament, le trouble obsessionnel-compulsif ou apparenté dû à une autre affection médicale, l’autre trouble obsessionnel-compulsif spécifié et le trouble obsessionnel-compulsif ou apparenté non spécifié (p. ex. comportement répétitif pathologique centré sur le corps, jalousie obsessionnelle). »

« La trichotillomanie et la dermatillomanie sont caractérisées par des comportements répétitifs centrés sur le corps (CRCC) avec des tentatives répétées visant à diminuer ou arrêter ces comportements. »

« La dermatillomanie (triturage pathologique de la peau) est caractérisée par le fait de se triturer la peau de manière répétitive aboutissant à des lésions cutanées et des tentatives répétées de diminuer ou arrêter de s’excorier. C’est un comportement répétitif centré sur le corps (CRCC) qui n’est pas déclenché par des obsessions ou des préoccupations; cependant ils peuvent être précédés ou accompagnés par différents états émotionnels, comme des sentiments d’anxiété ou d’ennui. Ils peuvent aussi être précédés par une sensation accrue de tension ou conduire à une gratification, du plaisir ou une sensation de soulagement quand la peau est excoriée. Les sujets souffrant de ce trouble peuvent avoir plus ou moins conscience de la survenue du comportement lorsqu’ils l’initient avec, pour certains, une attention plus focalisée sur le comportement (précédé de tension et suivi de soulagement), alors que, pour d’autres, il s’agit d’un comportement beaucoup plus automatique (les comportements semblant survenir sans qu’ils en aient pleinement conscience). »

DSM-5 (Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux)

DERMATILLOMANIE

(Triturage pathologique de la peau)

698.4 (L98.1)

CRITERES DIAGNOSTIQUES 

A. Triturage répété de la peau aboutissant à des lésions cutanées.
B. Tentatives répétées pour diminuer ou arrêter le triturage de la peau.
C. Le triturage de la peau entraîne une détresse cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.
D. Le triturage de la peau n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance (p. ex. cocaïne) ou d’une autre affection médicale (p. ex. gale).
E. Le triturage de la peau n’est pas mieux expliqué par des symptômes d’un autre trouble mental (p. ex. idées délirantes ou hallucinations tactiles dans un trouble psychotique, tentatives d’atténuer un défaut ou une imperfection perçus dans l’obsession d’une dysmorphie corporelle, stéréotypies dans les mouvements stéréotypés, ou intention de se faire du mal dans les lésions auto-infligées non suicidaires).

CARACTERISTIQUES DIAGNOSTIQUES

La caractéristique essentielle de la dermatillomanie est un triturage répété de sa propre peau (critère A). Les sites les plus communément triturés sont le visage, les bras et les mains, mais de nombreuses personnes se triturent de multiples régions du corps. Les sujets peuvent triturer une peau saine, des irrégularités mineurs de la peau, des lésions telles que des boutons ou des callosités ou des croûtes provenant de triturais antérieurs. La plupart des personnes se triturent avec leurs ongles, bien que nombre d’entre elles utilisent des pinces à épiler, des épingles ou d’autres objets. Outre le triturage de la peau, il peut y avoir frottage de la peau, serrement, perforation et morsure. Les sujets présentant une dermatillomanie consacrent souvent un temps significatif à leur comportement de tritrurage, parfois plusieurs heures par jour, et certains triturages de la peau peuvent persister pendant des mois ou des années. Le critère A nécessite que le triturage de la peau aboutisse à des lésions de celle-ci, bien que des sujets présentant ce trouble tentent souvent de dissimuler ou de camoufler de telles lésions (p. ex. avec du maquillage ou des vêtements). Les sujets présentant une dermatillomanie ont fait des tentatives répétées pour diminuer ou arrêter le triturage de leur peau (critère B).

CARACTERISTIQUES ASSOCIEES EN FAVEUR DU DIAGNOSTIC

La dermatillomanie peut s’accompagner d’une série de gestes ou rituels touchant à la peau ou à des cicatrices. Ainsi, certains sujets peuvent se mettre à la recherche de types particuliers de croutes à ôter, les examiner, jouer avec, mâcher ou avaler la peau après l’avoir détachée. La dermatillomanie peut être précédée ou être accompagnée de différents états émotionnels. Le triturage de la peau peut être déclenché par des sentiments d’anxiété ou d’ennui, être précédé d’une sensation croissante de tension (soit immédiatement avant de triturer la peau, soit tandis que le sujet tente de résister au besoin pressant de triturer) et peut susciter de la gratification, du plaisir ou une sensation de soulagement lorsque la peau ou la croûte ont été ôtées. Certains sujets rapportent qu’ils se triturent en réponse à une petite irrégularité de la peau et pour soulager une sensation d’inconfort corporel. D’après ce qu’une disent les personnes qui en souffrent, la dermatillomanie n’est pas régulièrement accompagnée de douleur. Certains individus cèdent au triturage de la peau dans un contexte précis (p. ex. en raison d’un état de tension et avec un soulagement consécutif), tandis que d’autres s’y engagent de manière plus automatique (p. ex. lorsque ce triturage n’est précédé d’aucun état de tension et réalisé sans que le sujet en ait pleinement conscience). Nombre de sujets associent en fait les deux modes de comportement. La dermatillomanie ne survient habituellement pas en présence d’autres personnes, à l’exception des membres de la famille proche. Certains individus signalent triturer la peau des autres.

PREVALENCE

Dans la population générale, la prévalence sur la vie de la dermatillomanie chez les adultes est de 1,4% ou légèrement plus. Au moins trois quart des individus présentant ce trouble sont des femmes. Cela reflète vraisemblablement la véritable répartition en fonction du genre, quoique cela puisse aussi refléter des différences dans la recherche d’un traitement selon le genre ou des attitudes culturelles liées à l’apparence extérieure.

DEVELOPPEMENT ET EVOLUTION

Bien que la dermatillomanie puisse survenir à tout âge, le triturage de la peau apparaît le plus souvent durant l’adolescence, coïncidant fréquemment avec le début de la puberté, ou il suit le début de celle-ci. Le trouble commence fréquemment par une affection dermatologique, telle qu’une acné. Les sites de triturage de la peau peuvent varier dans le temps. L’évolution habituelle est chronique, avec des hauts et des bas en l’absence de traitement. Pour certains sujets, le trouble peut apparaître ou disparaître pendant des semaines, de mois ou des années entières.

FACTEURS DE RISQUE ET PRONOSTIQUES

Génétiques et physiologiques. La dermatillomanie est retrouvée plus fréquemment chez les sujets présentant un trouble obsessionnel-compulsif (TOC) et chez leurs apparentés du premier degré que dans la population générale.

RETENTISSEMENT FONCTIONNEL DE LA DERMATILLOMANIE

La dermatillomanie est associée à une détresse ainsi qu’à une altération sociale et professionnelle. La majorité de sujets présentant cette affection passent au moins une heure par jour à se triturer, à penser au fait de se triturer et à résister aux fortes envies de se triturer. De nombreux individus rapportent des comportements d’évitement lors des événements sociaux ou des spectacles, ainsi que le fait d’éviter de s’afficher en public. Une majorité de personnes présentant le trouble rapportent également avoir été gênées dans leur travail par le triturage de la peau, au moins une fois par jour ou par semaine. Une proportion significative d’étudiants atteints de la dermatillomanie rapporte avoir manqué des cours, avoir eu des difficultés à gérer leurs responsabilités scolaires ou des difficultés à étudier en raison du triture de leur peau. Les complications médicales du triturage de la peau incluent des dommages causés aux tissus, des cicatrices et des infections pouvant mettre en danger la vie du sujet. On rapporte des cas rares de synovite des poignets due à un triturage chronique. Le triturage de la peau aboutit souvent à des lésions tissulaires significatives et à des cicatrices. Il requiert fréquemment un traitement antibiotique contre l’infection et, à l’occasion, il peut nécessiter une intervention chirurgicale.

COMORBIDITE

La dermatillomanie est souvent accompagnée par d’autres troubles mentaux. De tels troubles incluent le TOC et la trichotillomanie (arrachage compulsif de ses propres cheveux), aussi bien que le trouble dépressif caractérisé. Des symptômes répétitifs focalisés sur le corps autres que le triturage de la peau et l’arrachage des cheveux (p. ex. le fait de se ronger les ongles) surviennent chez de nombreux sujets présentant une dermatillomanie et peuvent justifier un diagnostic additionnel « autre trouble obsessionnel-compulsif ou apparenté spécifié » (c.-à-d. de comportements répétitifs centrés sur le corps).

Causes de la dermatillomanie

Les causes de cette pathologie demeurent encore inconnues. Néanmoins, certaines théories mentionnent des hypothèses de facteurs génétiques, biologiques, psychologiques et environnementaux :

    1. Une hypothèse courante est que la Dermatillomanie est souvent un mécanisme d’adaptation pour faire face aux niveaux élevés de tensions internes ou de stress de l’individu, et que cette personne aurait des réponses insuffisantes au stress. Les études comportementales semblent confirmer cette hypothèse, le triturage impulsif de la peau résultant d’un renforcement automatique.
    2. Contrairement aux théories neurologiques, des psychologues pensent que le comportement du triturage de la peau est le résultat d’une colère refoulée et ressentie envers des parents autoritaires, rigides ou qui induisent des non-dits et des tabous.
    3. La dermatillomanie pourrait également être un trouble du comportement de « l’instinct de toilettage » ou « auto-toilettage » (self-grooming), dans lequel il y aurait une composante génétique ou biologique. On retrouve en effet des comportements similaires chez les animaux qui peuvent se gratter ou mordre leur corps, au point de se causer des dommages corporels.
    4. D’autres chercheurs pensent qu’il s’agirait d’un mécanisme auto-apaisant ou exutoire, car de nombreux patients parlent d’un « état hypnotique » pendant le triturage, de « semi-conscience », voire même d’état de transe. Le triturage de peau semble être un moyen pour certaines personnes d’augmenter leur niveau d’activité quand ils s’ennuient, ou de contrôler leurs émotions quand ils se sentent anxieux, tendus ou contrariés. Le fait que certaines personnes peuvent réguler leurs émotions en grattant leur peau peut être la raison pour laquelle ils développent inconsciemment cette manie. Le grattage impulsif peut être un moyen de mettre l’esprit dans un « état ralenti  » ou « endormi », afin de gérer les sentiments qui semblent insurmontables.
    5. Chez certaines femmes, la dermatillomanie peut fluctuer en fonction du cycle menstruel.
    6. La dermatillomanie ne doit pas être confondue avec les comportements d’automutilation comme les coupures, brûlures ou se frapper la tête. Même si le triturage de peau fait apparaître des lésions cutanées et qu’il y a parfois de la douleur auto-infligée – la Dermatillomanie n’est pas un comportement mutilatoire. En effet, les personnes souffrant de Skin Picking ne souhaitent pas se causer de la douleur afin de soulager un sentiment ou afin de se montrer qu’ils ont le contrôle sur leur corps (comportements borderline). Au contraire, ils cherchent une sensation agréable ou de soulagement suite à des ressentis de détresse, de honte ou de culpabilité. Ils ne souhaitent pas se faire mal, au contraire.
    7. La dermatillomanie peut avoir plusieurs causes et commencer pour différentes raisons. Néanmoins, deux en particulier restent fréquentes. Tout d’abord, le grattage impulsif peut survenir suite à une blessure ou une maladie de peau. Lorsque la plaie commence à cicatriser, une croûte se forme et commence parfois à démanger. Cela peut conduire la personne à prendre plaisir à gratter ses croûtes pour ressentir du soulagement. Un comportement de grattage conditionné et incontrôlé se met alors en place. La deuxième raison est plus psychologique, les personnes atteintes de Dermatillomanie auraient commencé le triturage pendant ou peu de temps après un événement très stressant dans leur vie. La personne apprend lentement à soulager ses émotions négatives par le grattage et met ainsi en place une habitude psychologique et comportementale de grattage.

Effets et conséquences de la dermatillomanie

L’impact émotionnel et social de la dermatillomanie

Pour certaines personnes, la Dermatillomanie peut représenter un léger problème, un embêtement, une frustration. Pour d’autres, c’est un combat quotidien pour résister au besoin irrésistible de triturer ou gratter sa peau.

Il n’existe pas de seuil officiel pour dire qu’un triturage devient une Dermatillomanie. Dans les cas plus graves, cependant, on constate que le Skin Picking est installé depuis longtemps. Il se traduit par des dommages perceptibles des tissus et provoque une détresse émotionnelle.

Quand le trouble est encore plus grave, les personnes souffrent d’altération du fonctionnement social, professionnel et personnel. Il peut induire l’évitement ou la suppression d’activités sociales comme aller à la piscine, aller à salle de gym ou à la plage, on arrive en retard au travail, à l’école ou à d’autres événements, à cause du temps que prend le triturage de peau (« état de semi-conscience » qui peut durer de plusieurs minutes à plusieurs heures).

Par ailleurs, les Dermatillomanes peuvent éviter le contact avec tous ceux qui peuvent remarquer leurs cicatrices, leurs croûtes ou leurs plaies.

    Les dommages physiques et dermatologiques

    Dans certains cas, une infection peut se développer dans les zones qui ont été triturées ou grattées. Si la peau devient rouge, chaude et les tissus distendus, c’est peut-être infecté, et il est préférable de prendre des précautions, de désinfecter la zone et la laisser propre.

    Si la zone de la peau ne guérit pas rapidement ou si elle s’étend depuis son emplacement initial, il est conseillé de demander un traitement dermatologique. Si elle ne sont pas traitées, les infections peuvent conduire à des problèmes médicaux ou des cicatrices (lorsque la première couche de la peau – épiderme, et la seconde couche – derme, ont été trop touchées).

    Le triturage répété de la peau peut également causer des dommages tels qu’un changement de couleur de l’épiderme dans la zone grattée. Bien que la décoloration puisse disparaître après plusieurs mois, il est également possible que  la peau ne retrouve jamais sa couleur initiale.

       La dermatillomanie : un CRCC

      Les CRCC (Body Focused Repetitive Behaviors – BFRB’s) sont des « Comportements Répétitifs Centrés sur le Corps« . Ce sont des gestes répétitifs d’auto-toilettage (self-grooming) consistant à se tirer les cheveux, se gratter, se triturer ou se mordre la peau… au point de se causer des blessures. Les CRCC les plus courants sont la trichotillomanie (s’arracher les cheveux), la dermatillomanie (gratter les croûtes, l’acnée ou toutes imperfections sur la peau), l’onychotillomanie (se ronger la peau des ongles), l’onycophagie (se ronger les ongles), le triturage ou le mordillement des lèvres, ou de l’intérieur des joues.

      Les personnes souffrant de CRCC ont observé que les comportements impulsifs avaient lieu pendant des périodes d’activités sédentaires. Ces activités incluent notamment : être au lit, écouter une présentation, conduire une voiture ou bien se faire conduire, parler au téléphone, être au cinéma, utiliser l’ordinateur, rester assis derrière son bureau de travail… Pour d’autres personnes, c’est au contraire lors de périodes d’activités physiques que les comportements se déclenchent (par exemple : marcher ou se maquiller).

      Il arrive aussi qu’une personne agisse en toute conscience, par exemple en planifiant de rentrer chez elle pour s’arracher des cheveux ou gratter une région de son corps. Le comportement est alors obsessionnel et compulsif (car accompagné de pensées). A d’autres moments, la même personne peut se retrouver en train de faire des gestes dans un état de semi-conscience (ou  » état hypnotique « ), ne réalisant ce qu’elle a fait que lorsqu’elle découvre une pile de cheveux, son visage boursouflé, des égratignures sur sa peau, des plaies ouvertes ou des doigts ensanglantés.

      Certains ressentent sur la peau une sensation qui attire les doigts vers l’endroit qui sera gratté ou épilé.  Ces sensations peuvent être comparées à des démangeaisons, des picotements ou des douleurs. D’autres personnes ne ressentent rien avant de commencer à se gratter ou à s’arracher des cheveux : les doigts trouvent tout simplement un chemin vers le site, et le comportement est déclenché. Ces personnes recherchent une irrégularité spécifique dans les cheveux (plus épais, plus irrégulier…) ou sur la peau (rugueuse, irrégulière, bosselée…) et essayeront de faire disparaître l’irrégularité – imparfaite – qui les dérange.

      La recherche des imperfections fait partie intégrante du processus, comme frotter les doigts sur la peau, dans les cheveux, sur les sourcils, etc., à la recherche d’une irrégularité sur laquelle ils pourront se concentrer. Ils procéderont ensuite à une séance de tirage ou de grattage, et certains examineront ensuite attentivement ce qu’ils ont retiré : ils le frotteront sur leur peau, leur visage ou leurs lèvres, le sentiront, le mâcheront, l’avaleront, ou bien le feront rouler entre leurs doigts.

      La gravité de ces comportements varie d’une personne à l’autre. Arracher ses cheveux peut provoquer la création de petites surfaces clairsemées sur la tête, l’apparition de régions dégarnies, ou encore une calvitie très étendue difficilement dissimulable. Les personnes qui se grattent la peau développent des croûtes ou des blessures qui ne guérissent pas en raison du grattage répété. Il arrive parfois que la peau s’infecte ou forme des cicatrices, rendant le grattage apparent, ce qui peut attiser les sentiments de honte chez la personne ainsi affectée.

      Le fait de s’arracher les cheveux ou de se gratter la peau peut sembler des problèmes anodins, mais lorsque ces gestes en apparence inoffensifs sont posés de manière excessive, ils peuvent provoquer de sérieux problèmes médicaux.  Ceux qui avalent les cheveux arrachés encourent des malaises gastro-intestinaux, voire même des blocages digestifs, résultant de la formation d’un trichobézoard (boule de poils) qui doit être retiré par voie chirurgicale. En ce qui concerne le grattage de la peau, il est important de garder les plaies propres et de les soigner avec une crème à base d’antibiotiques afin d’empêcher qu’elles s’infectent. Parfois, c’est la répétition même du geste qui provoquera des blessures.

      En plus de ces problèmes physiques et médicaux, plusieurs des personnes présentant des CRCC éprouvent des sentiments de honte et de solitude, elles cachent leur secret et se sentent limitées dans leurs relations intimes, se privant d’exercer certaines activités. Elles se sentent dérangées dans leur fonctionnement personnel, social, professionnel ou limitées dans d’autres champs d’intérêts.

      Pourquoi certaines personnes ont-elles des Comportement Répétitifs Centrés sur le Corps alors que d’autres n’en ont pas ?  Les recherches indiquent que certaines personnes héritent de prédispositions génétiques à se tirer les cheveux ou se gratter la peau. Des études ont montré qu’on retrouve un plus grand nombre de CRCC chez les membres de la famille immédiate de ceux qui ont la trichotillomanie ou la dermatillomanie, que dans la population générale.  Une étude comparative récente sur l’arrachage de cheveux chez les jumeaux identiques et les jumeaux fraternels a confirmé cette thèse de la très forte composante génétique de la trichotillomanie.  Sachant que les CCRC ont une origine génétique, les chercheurs étudient actuellement les gènes de personnes souffrant de CRCC, afin d’isoler le gène marqueur. Cela pourrait donner un éclairage sur l’origine des problèmes.

      Même s’il existe une prédisposition génétique aux Comportements Répétitifs Centrés sur le Corps, il faut également tenir compte d’autres facteurs impliqués, notamment : la personnalité, l’environnement, l’âge auquel les comportements ont commencé et la dynamique familiale. Il est intéressant de noter qu’on retrouve des comportements similaires chez d’autres espèces animales. Les primates, comme les grands gorilles ou certains types de singes par exemple, vont s’arracher les poils, se toiletter, se gratter pour enlever les puces et autres insectes ou se livrer aux mêmes activités dans la fourrure de  leurs congénères. On trouve des oiseaux qui s’arrachent les plumes, des souris qui s’arrachent les moustaches, les poils, ou de ceux de leurs compagnons de cage.  Des chiens et des chats peuvent se lécher ou se mordre la peau de manière à dégarnir certaines régions de tous poils.  Les chercheurs s’intéressent aux animaux qui présentent des Comportements Répétitifs Centrés sur le Corps afin de comprendre les aspects neurobiologiques complexes qui sous-tendent leur existence.

      Certains professionnels ont émis l’hypothèse que la dermatillomanie est une forme de TOC (Trouble Obsessif-Compulsif). Depuis une quinzaine d’années, ce classement est tombé en défaveur. Bien que les individus atteints de Comportement Répétitifs Centrés sur le Corps présentent des comportements répétitifs, apparemment compulsifs, de nombreuses différences entre ces deux problèmes indiquent qu’il s’agit de deux troubles distincts.

      Avant que la communauté scientifique ne se penche sur les Comportement Répétitifs Centrés sur le Corps, les professionnels prenaient généralement pour acquis que la dermatillomanie révélait la présence d’un autre problème plus « profond », ou encore qu’ils étaient les symptômes d’un traumatisme vécu au cours de la petite enfance. Les connaissances actuelles indiquent toutefois que ces comportements ne sont pas uniquement la manifestation de troubles plus importants ou de traumatismes non-résolus. Qui plus est, les CRCC doivent être dissociés des problèmes d’auto-mutilation ou des troubles reliés à la nourriture.  Il n’est cependant pas rare pour des gens souffrant de CRCC de ressentir également de l’angoisse, d’être déprimés ou d’avoir des troubles alimentaires, ce qui ajoute à la difficulté de gérer les CRCC.

         Profil du « dermatillomane »

        Les personnes atteintes de dermatillomanie vivent souvent une grande solitude. Elles ont honte de leur comportement, refusent d’en parler et cherchent à camoufler leur problème. Elles cachent leur peau, comme elles cachent leur détresse. Beaucoup de personnes en souffrent aujourd’hui et se sentent isolées, en raison de la non connaissance de ce trouble encore en Europe, des patients comme des professionnels. Les personnes ayant des comportements de triturage/grattge hésitent à chercher des traitements ou des conseils auprès des psychologues, car elles pensent être seules à avoir ce problème. Malheureusement, ne pas en parler aux différents professionnels de santé (télécharger les brochures) contribue à propager la fausse perception que ce comportement est rare. Par ailleurs, elles pensent souvent pouvoir arrêter leur comportement seules. Et ainsi, continuer à ne pas en parler et ne pas demander de l’aide.

        Les dermatillomanes ont généralement des problématiques de perfectionnisme. C’est le manque de tolérance des imperfections de leur corps ainsi que d’elles-même qui les pousse de façon impulsive et non contrôlée à triturer ou gratter leur corps. Ce sont souvent des personnes très anxieuses et qui doutent beaucoup d’elles-mêmes. La problématique de faible estime de soi (déception de soi, honte de soi, culpabilité de ne pas être à la hauteur) est centrale dans le Skin-Picking.

        La dermatillomanie est un trouble qui sert à soulager les tensions internes et psychiques de la personne. On retrouve généralement chez les dermatillomanes des problématiques de non-dits, de tabous ou d’émotions refoulées. Ces émotions sont principalement la colère, la honte, le dégoût et la culpabilité. Elles ont également en commun une faible estime de soi et des problématiques liées à leur image. Les failles narcissiques peuvent remonter à l’enfance ou l’adolescence. Mais parfois c’est suite à un évènement déclencheur que la personne voit apparaitre ce trouble qui était sous-jacent. les dermatillomanes sont principalement des personnes qui veulent contrôler leur image, la rendre parfaite aux yeux des autres, afin de ne pas être critiqué. La critique de l’autre c’est la destruction. Afin de ne pas être « tué par le regard de l’autre », l’individu va « gommer » toutes les imperfections de son corps comme pour se rendre « parfait » et « non jugeable ». Le maquillage ou les astuces de camouflage suite aux grattages/triturages sont d’ailleurs une manière de cacher les cicatrices infligées mais aussi de créer un masque. Une couche supérieure qui servirait de rempart au monde menaçant extérieur, la peau ne suffisant plus à défendre le self (« le dedans ») du monde extérieur (« le dehors »), dont la peau est la limite entre ces deux mondes.

        La personne atteinte de dermatillomanie contient en elle des émotions négatives qu’elle refoule et qui nécessitent d’être évacuées. Par manque de procédé exutoire ou thérapeutique, la personne ainsi va se soulager de façon autonome en passant par des actes auto-agressifs (et non d’auto-mutilation – voir Questions fréquentes), consistant à se gratter/triturer la peau. Le but inconscient est de soulager la peau (filtre du dedans et du dehors) qui a été attaquée (stress, angoisse, honte, culpabilité, agressivité…). C’est pour cela que la personne rentre dans un état hypnotique (ou état de semi-conscience) pendant le comportement. Sans le savoir, elle ne cessera son comportement que lorsqu’elle aura soulagé toutes ses tensions internes. Ceci jusqu’à la prochaine émotion qui nécessitera d’être soulagée. La dermatillomanie reflète un manque de stratégies ou de solutions de la personne à « faire sortir » ses émotions. Les dermatillomanes sont d’ailleurs souvent des personnes ayant du mal à parler d’elle-mêmes, de leurs émotions, de leur vie.

        Il est constaté que le triturage ou grattage de peau peut également représenter une forme inconsciente d’auto-punition. Les dermatillomanes ayant  de nombreuses problématiques de colère rentrée, on peut supposer que s’arracher la peau est un moyen de se défouler mais également de protéger l’autre (les parents, l’entourage…) de ses propres pulsions agressives. Ainsi, la dermatillomanie serait une façon de protéger l’autre contre des pulsions agressives. Afin de ne pas détruire l’autre, le dermatillomane retourne sa colère contre lui-même et s’inflige ainsi des gestes induisant de la honte et de la culpabilité (mêmes émotions de départ).

           Comment aider un proche qui souffre de dermatillomanie ?

          Le TOC de dermatillomanie est encore très peu connu en France et en Europe. Comme les personnes qui en souffrent, les familles et les entourages sont souvent mal informés et ne savent pas quoi faire face à ce trouble.

          Malgré le premier article scientifique paru en 1898 (Dr Louis Brocq) et la reconnaissance tardive de ce trouble dans la classification internationale du DSM-5 (dernière version du DSM, paru en Mai 2013 aux Etats-Unis et traduit en Juin 2015  en français), ce TOC reste méconnu des patients, comme des professionnels de santé.

          Pour aider les personnes qui souffrent de ce TOC, les entourages peuvent commencer par se renseigner afin de mieux comprendre les causes, les conséquences et les symptômes de la dermatillomanie. Beaucoup de préjugés sont associés à la dermatillomanie et aux TOC, puisqu’on croit a tort que la personne peut décider de cesser ses comportements déviants du jour au lendemain. « Si tu le voulais vraiment tu arrêterais de te triturer », « Ce sont tes mains, contrôle-les », « Arrête de te gratter ». Mais en réalité, il faut comprendre que la dermatillomanie est un CRCC, la personne perd donc le contrôle sur ses impulsions. Elle a même le sentiment d’être complètement contrôlée par elles. Elle rentre dans un état de semi-conscience qui lui fait perdre la notion de temps pendant le triturage. Et son profil souvent perfectionniste la pousse à aller « jusqu’au bout » ou à « finir son travail ». C’est pour cela qu’après avoir agi par impulsion, la personne est envahie par un sentiment d’impuissance, de colère, de honte et de grande culpabilité. Elle annulera ensuite toutes les sorties ou activités prévues, afin de ne pas montrer les résultats de la crise qui vient de se produire (le temps de cicatriser et que la peau dégonfle, c’est à dire souvent plusieurs heures). De l’extérieur, on a l’impression qu’elle devrait être en mesure de cesser ses comportements toute seule et qu’il s’agit simplement d’un manque de volonté, mais ce n’est pas le cas. La culpabilité et le sentiment d’échec sont d’autant plus grands qu’elle a l’impression d’être impuissante face à ses impulsions. Bien que tout ce qu’elle veut au monde, c’est l’arrêter (sa névrose, sa lutte, son combat).

          Pourquoi la dermatillomanie reste un trouble pratiquement inconnu de nos jours ? Parce qu’elle fait partie des CRCC, et les Comportements Répétitifs Centrés sur le Corps (BFRB’s en anglais) sont encore mal connus. Ils ne font pas partie du programme dans les études de psychologie, les médias n’en parlent jamais et les hôpitaux non plus. Ce n’est pas le cas uniquement en France, mais en général. Néanmoins, ils en parlent davantage depuis déjà plusieurs années au Canada et aux Etats-Unis. Angela Hartlin, ambassadrice de la dermatillomanie, en a beaucoup parlé et elle a nettement contribué à la reconnaissance de ce trouble en Amérique du nord, depuis l’apparition de son livre en 2010. En France, grâce aux différents témoignages de Sonia ainsi que la création de Dermatillomanie France, ce trouble est un peu mieux connu depuis 2009.

          Comment aider une personne qui souffre de ce TOC ? En comprenant que la personne subit sont trouble (c’est un trouble impulsif) et non qu’elle souhaite le faire. Au contraire, elle fait tout pour l’arrêter (recherche permanente des nouvelles crèmes cicatrisantes sur le marché, stratégies diverses pour arrêter, isolement, essai de thérapies multiples et variées, recherche de témoignages sur internet…). Son seul souhait est d’avoir une belle peau (d’où l’existence du TOC) et le seul résultat est une peau encore plus abîmée. Chaque crise a pour but inconscient de se purifier et donc d’améliorer l’état de la peau en profondeur, malheureusement il n’y a pas de bonne technique pour toucher sa peau, la seule et unique manière est de ne pas la toucher du tout. Même si « le dermatillomane » l’a compris, ses crises impulsives le font replonger, encore et encore, dans ce geste purificateur, incontrôlé et destructeur. C’est le même principe pour toutes les névroses en psychologie : le déprimé voudrait avoir plus de volonté, le boulimique voudrait ne pas se faire vomir, le phobique voudrait pouvoir rentrer dans un avion, le dépendant affectif voudrait être autonome… Il faut comprendre que chaque névrose a un but bien précis et soulage en réalité le névrosé d’un danger encore plus grand (prendre du poids, mourir dans un avion, affronter la solitude…), c’est ce qu’on appelle le « symptôme utilitaire ». Mais c’est inconscient. Dans le cas de la dermatillomanie, le but est de ne pas être sale (principalement, mais il y en a d’autres : être beau, soulager ses tensions internes, procrastiner, s’auto-saboter, ne pas s’aimer, gâcher sa féminité, exprimer sa colère, ne plus réfléchir pendant un moment, repousser le sexe opposé…). On constate que les autres CRCC sont également mal connus, et que peu de professionnels savent les traiter, comme la trichotillomanie (s’arracher les cheveux, cils, sourcils) ou l’oncopahgie/onychotillomanie (se ronger les ongles ou la peau des ongles). Ce n’est donc pas étonnant que la dermatillomanie soit encore peu traitée.

          Pour aider les personnes qui souffrent de dermatillomanie, il faut principalement les laisser faire. Leur faire remarquer qu’ils ont des marques, de nouvelles cicatrices ou qu’ils ont encore cédé à une crise, ne fait qu’accentuer les grattages. La dermatillomanie étant basée sur le fait de se sentir moche (à l’extérieur mais aussi à l’intérieur), leur faire remarquer qu’ils ont encore échoué dans le contrôle de soi-même ne fera qu’accentuer la colère contre eux, la culpabilité et la honte (les 5 émotions principales du TOC de dermatillomanie : honte, colère, culpabilité, rejet, dégoût). Vous pouvez éventuellement leur faire remarquer mais d’une manière subtile, voici tout l’art de vivre avec quelqu’un qui souffre de ce TOC, en imitant la personne de manière bienveillante et douce par exemple (se gratter au même endroit en la regardant et en souriant), ou en posant une main attentionnée et compréhensive sur la main qui gratte, sans rien dire et sans jugement… Il faut comprendre que le geste est impulsif et ritualisé, donc la plupart du temps, la personne dermatillomane ne se rend même pas compte qu’elle se gratte (surtout dans les activités sédentaires : conduire, au téléphone, lire, sur l’ordinateur, au cinéma, en parlant, dans son lit, devant la télévision…). Les crises les plus aiguës sont dans la salle de bain, lorsqu’ils sont (très près) devant le miroir, qu’il est tard, que la porte est fermée à clé et que personne ne peut les déranger. Ils n’ont prévu de se triturer qu’un bref moment, histoire d’enlever les impuretés de la journée, malheureusement c’est autre chose qui se produira. L’impulsion va l’emporter, l’état de transe et de semi-conscience va commencer, et la crise risque de durer plusieurs heures. La personne en sortira sonnée, comme sortant d’un sommeil éveillé, ne pouvant que constater les dégâts infligés à son corps pendant tout ce temps, s’en vouloir, être démaralisée et parfois pleurer de honte. Elle s’est triturée pour enlever les impuretés et être moins moche, et elle en sort encore plus moche.

          Dire « Arrête de te gratter ! » ne sert à rien, cela culpabilise la personne qui souffre de dermatillomanie et peut lui déclencher une crise juste derrière, lorsque vous aurez le dos tourné. Les professionnels, les dermatologues, les médecins lui ont déjà dit maintes fois cette phrase (imaginez l’incompréhension dans laquelle ils vivent). Vous pouvez l’écouter si elle souhaite en parler, lui montrer que vous vous êtes renseigné, lui poser des questions (mais ce trouble est honteux et ils refusent souvent d’en parler par gêne), lui dire qu’il y a des solutions et que les thérapies marchent très bien sur ce TOC, qu’il y a des groupes de parole qui existent si elle souhaite en parler avec d’autres personnes, qu’elle n’est pas seule (entre 1 et 3 millions de personnes en France qui souffrent de dermatillomanie sur 7 millions de personnes qui ont un TOC), que vous pouvez l’aider dans la lutte contre les crises si elle veut de l’aide… L’aide principale, pour toute souffrance psychologique est l’écoute, la bienveillance et le non-jugement. La dermatillomanie n’est autre qu’un mélange de trouble compulsif (TOC), trouble impulsif (TCI) et d’addiction. Tout le monde connait les addictions. Combien de personnes fument en France ? Demandez-leur d’arrêter de fumer en pleine cigarette, vous comprendrez l’effet lorsqu’on demande à un dermatillomane d’arrêter de se gratter en pleine crise, ou sa détresse quand on lui dit que s’il avait la volonté, il pourrait arrêter ?

          Patience, délicatesse et souplesse d’esprit sont des atouts importants pour les membres de la famille ou les personnes qui cherchent à aider une personne ayant le CRCC de la dermatillomanie (et les autres CRCC). Mais l’on comprend aisément à quel point l’impuissance peut être importante pour l’entourage. En effet, elle est aussi grande que le dermatillomane qui essaie d’arrêter. C’est pour cela qu’il ne faut pas rester seul et aller vers les différentes solutions ou supports qui existent concernant ce TOC (association AFTOC, groupes de parole, thérapies, bilans d’évaluation, internet, forums…). Dans tous les cas, la meilleure aide que vous pouvez apporter est le non-jugement et l’espoir que la personne trouvera un jour l’aide qui lui faut pour cesser ce TOC. Les traitements médicamenteux ne marchent pas sur la dermatillomanie, aucune molécule n’est adaptée, c’est un TOC et une addiction, autrement dit, seule une psychothérapie adaptée peut traiter ce trouble.

            Questions fréquentes

            Est-ce que la dermatillomanie est un comportement d’automutilation ?

            Non, la dermatillomanie n’est pas un comportement d’automutilation. Elle est parfois confondue avec les comportements d’automutilation en raison des lésions cutanées créées par la personne (mais ce n’est pas le but, au contraire le but premier était de rendre la peau plus belle) et le fait que la Dermatillomanie soit auto-infligée. Pourtant, il est très important de faire la distinction entre ces deux types de comportements. Les personnes atteintes du trouble de Dermatillomanie ne souhaitent pas se causer de la douleur afin de soulager un sentiment trop pénible ou pour reprendre le contrôle sur leur corps, comme ceux qui se coupent ou se brûlent eux-mêmes. Les dermatillomanes, dans leurs comportements, cherchent un acte agréable qui soulage, suite à des remords ou une certaine détresse.

            Comment commence la dermatillomanie ?

            La dermatillomanie peut commencer dans diverses circonstances, mais deux en particulier sont très fréquentes. Tout d’abord, la raison peut être une blessure ou une maladie de la peau à la base. Lorsque la plaie commence à cicatriser, une croûte se forme, et elle commencer parfois à démanger et ainsi provoquer le grattage puis l’habitude de ce comportement. La peau est parfois traitée, mais la répétition des grattages fait que la peau ne guérit jamais complètement et donne ainsi envie de gratter les nouvelles croûtes et imperfections. Cela peut donner une Dermatillomanie. Dans d’autres cas, les causes sont plus psychologiques. Les personnes développeraient ce comportement progressivement et sans s’en rendre compte après des événements très stressants dans leur vie.

            Suis-je le/la seul(e) à triturer ma peau ?

            Non, tout le monde gratte ou triture sa peau. Mais il existe plusieurs degrés. Le triturage occasionnel des peaux de l’ongle, des points noirs, des boutons d’acné, des croûtes ou d’autres irrégularités de la peau est un comportement humain très commun. La Dermatillomanie en revanche est un trouble du contrôle des impulsions. La personne déclenche une manie, obsessionnelle et impulsive, qui consiste en plusieurs heures par jour de grattage. Les irrégularités et imperfections sont obsessionnelles et l’acte de triturage est incontrôlable. Aux Etats-Unis, on compte près de 12 millions de personnes qui auraient consulté pour des troubles s’apparentant à la Dermatillomanie. En France, nous manquons de statistiques, mais vous n’êtes pas seul(e) à souffrir de Dermatillomanie. Cette manie est encore peu connue, mais dans quelques années nous découvrirons que des milliers de personnes en France sont concernées.

            Quand est-ce que la dermatillomanie devient un problème grave ?

            La dermatillomanie n’est pas grave dans tous les cas. Cependant, quand le trouble existe depuis longtemps, il se traduit par de grands dommages des tissus perceptibles et qui provoque une détresse émotionnelle chez la personne. Quand la Dermatillomanie est sévère, les personnes souffrent souvent d’une altération du fonctionnement social, professionnel et intime. Certaines activités sociales peuvent devenir difficiles, comme aller à la piscine, aller à la salle de gym, être à la plage, aller au travail ou d’autres activités dont la Dermatillomanie peut créer des blocages, des hontes et des évitements. Car les dermatillomanes évitent tout contact avec ceux qui pourraient remarquer leurs saignements, marques, cicatrices ou plaies .

            Quelles sont les causes de la dermatillomanie ?

            Les causes de ce trouble restent un mystère. Cependant, les recherches montrent que cette pathologie est déjà connue chez les mammifères (self-grooming / auto-toilettage), et certains animaux peuvent également mordre ou gratter leurs corps, causant de grands dommages. En raison de cette similitude avec les animaux et le fait que chez certaines femmes, la dermatillomanie peut fluctuer en fonction du cycle menstruel, certains scientifiques pensent qu’il y a des causes génétiques ou biologiques sous-jacentes. Dans les recherches psychologiques, les chercheurs ont montré que la dermatillomanie peut aussi servir d’exutoire pour certaines personnes. Le triturage ou grattage répétitif de la peau semble être un moyen d’augmenter le niveau d’activité des personnes qui s’ennuient, ou de contrôler leurs émotions quand ils se sentent anxieux, tendus ou contrariés. C’est également une manie qui servirait à soulager les tensions internes et les émotions refoulées. Le Skin Picking est un trouble du contrôle des impulsions qui met la personne en transe, dans un état de semi-conscience (ou état hypnotique) qui soulage l’individu, l’apaise et lui permet de gérer les sentiments ou émotions qui semblent insurmontables.

            À quel âge généralement les gens commencent-ils la dermatillomanie ?

            Le triturage impulsif de la peau peut commencer à tout âge, à partir de la préadolescence jusqu’à la période adulte, et ce trouble peut durer des mois ou des années. Les progrès ou améliorations de ce trouble dépendent de nombreux facteurs, y compris les contraintes de la vie d’une personne, et si oui ou non la personne cherche, et trouve, un traitement approprié (dermatologue, psychologue).

            Pourquoi certaines personnes se triturent trop la peau et pas d’autres ?

            Un grand nombre de personnes triturent ou grattent leur peau, mais cela ne devient pas forcément un problème grave et tout le monde ne souffre pas de dermatillomanie. Les raisons ne sont pas encore claires pour les chercheurs, mais certains émettent l’hypothèse que des personnes ont une prédisposition génétique ou biologique à ce trouble de CRCC (Comportements Répétitifs Centrés sur le Corps) ou de self-grooming (auto-toilettage), et sont donc plus susceptibles de développer la Dermatillomanie. Une deuxième hypothèse est que ceux qui développent une Dermatillomanie éprouvent des niveaux plus élevés d’anxiété, de stress, d’ennui ou de tensions internes/psychologiques que ceux qui n’en ont pas.

            Est-ce que j’endommage ma peau quand je la triture ?

            Il peut y avoir plusieurs conséquences au triturage de la peau. Bien que vous puissiez également ne pas causer de dommages permanents, dans certains cas, une infection peut se développer dans la région qui a été triturée. On sait que notre peau est infectée quand elle devient rouge, chaude et que les tissus sont distendus. Quand votre peau est infectée, il est important de consulter un dermatologue qui vous donnera un traitement approprié à votre peau. Les grattages ou triturages répétés peuvent également faire changer la peau de couleur quand elle guérit (zones blanches). Cela devient des cicatrices qui mettent du temps à partir. La peau nécessite parfois plusieurs mois pour retrouver sa couleur d’origine, et cela ne se produira que si la zone de la peau n’est pas retouchée. Mais il est également possible que la peau reste dans un état décoloré. Les cicatrices se forment quand la couche supérieure de la peau – l’épiderme, puis la seconde couche – le derme, sont attaquées. La mélanine est endommagée en profondeur, ainsi que le pigment, qui donne à la peau sa couleur. La plupart des cicatrices des dermatillomanes sont petites, mais étendues. Un grattage répété de la peau fait des marques en profondeur, et peuvent créer des cicatrices visibles ou des imperfections de la peau qui vont avoir du mal à disparaître.

            Peut-on être aidés, existe-t-il des traitements pour la dermatillomanie ?

            Oui, des traitements existent pour le trouble de grattage de peau chronique. En revanche les aides sont encore difficiles à trouver en France et en Europe. La dermatillomanie est encore un problème largement incompris, et peu de professionnels médicaux et de la santé mentale en connaissent encore l’existence. Cependant, ce trouble commence à être connu grâce aux personnes qui en souffrent. De plus, la Dermatillomanie sera bientôt répertoriée dans le DSM-5 (Manuel diagnostique international des troubles psychologiques), ce qui contribuera à une prise de conscience par les professionnels de santé. Des études ont montré que c’est la Thérapie Comportementale qui traite le mieux ce trouble. Par un travail de déconditionnement progressif et cadré des comportements, la personne observe de façon concrète la diminution de ses habitudes jusqu’à parfois l’arrêt total. Néanmoins, une thérapie intégrative reste nécessaire pour ne pas faire ressortir le trouble plusieurs mois ou années après la thérapie, ou faire réapparaitre le mal-être dans un nouveau symptôme (déplacement de symptôme). En plus de la thérapie comportementale, il est donc également nécessaire de faire un travail sur l’estime de soi, la gestion des émotions, et de faire un travail analytique qui pourra identifier les causes du trouble ainsi qu’identifier les émotions refoulées et les tensions internes psychiques.

            Quel est le traitement efficace pour la dermatillomanie ?

            L’approche de traitement nécessaire pour le trouble de la dermatillomanie est la Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC) avec la Technique de Renversement des Habitudes (TRH). La TRH est une approche globale qui permet de comprendre les déclencheurs physiques et émotionnels d’un individu, les facteurs situationnels ainsi que les comportements associés, impliqués dans des problématiques comme le triturage de peau chronique. Lorsque les facteurs sont connus, les stratégies d’adaptation alternatives sont mises en place. Cela comprend l’enseignement des réponses motrices concurrentes qui empêchent le grattage (par exemple – en gardant les mains occupées quand l’envie de triturer sa peau arrive). La deuxième approche est appelée – Contrôle du Stimulus (CS). Cette technique consiste à modifier les aspects physiques de l’environnement afin de réduire l’entrée sensorielle qui mène au grattage impulsif (par exemple – mettre un ruban adhésif sur le sol pour rappeler qu’il ne faut pas s’approcher trop près du miroir, porter des gants , mettre des pansements sur les zones de croutes – pour empêcher de toucher sa peau et aider à résister à l’envie de la triturer). On peut également travailler sur les « situations à risque », comme réduire les longues périodes de lecture, être devant l’ordinateur ou être assis à son bureau (activités sédentaires où les grattages impulsifs se déclenchent le plus souvent). Dans l’ensemble, il est nécessaire de comprendre que la Dermatillomanie est un problème complexe qui nécessite d’être abordé sous plusieurs angles, afin de la traiter correctement. Par ailleurs, certains médicaments ont été décrits dans les études comme pouvant aider à la diminution du comportement de grattage. Ces médicaments sont appelés des ISRS (Inhibiteurs Spécifiques de Recapture de la Sérotonine). Les ISRS comprennent la fluoxétine, la fluvoxamine, la sertraline, la paroxétine, le citalopram, l’escitalopram etc…

            Où puis-je trouver de l’aide ?

            Si vous avez des problèmes dermatologiques dus à vos grattages de peau au point d’avoir des plaies, des blessures infectées ou des lésions qui ne sont pas cicatrisées avec le temps, il est nécessaire dans un premier temps de consulter un dermatologue, qui va pouvoir s’occuper de votre peau et la traiter – c’est le traitement dermatologique. Il est également recommandé de consulter un psychologue qui pourra travailler les causes de vos rituels de grattage et vous proposer un programme thérapeutique comportemental afin de traiter votre Dermatillomanie. Quand vous consultez un psychologue, renseignez-vous s’il pratique les Thérapies Cognitivo-Comportementales (TCC) (qui impliquent la TRH – Technique de Renversement des Habitudes , et le CS – Contrôle du Stimulus) et s’il connaît le trouble de la Dermatillomanie.

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